Reiki et compassion

Frans StieneFrancais, Articles Leave a Comment

par Takeda Hakusai Ajari
by Catherine Clisson

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Je suis devenu moine au mont Hiei, j’ai étudié le bouddhisme ésotérique Tendai et j’appartiens maintenant à la secte du bouddhisme ésotérique Shingon. Cependant, avant même de devenir moine, j’ai passé de nombreuses années à étudier les religions traditionnelles du Japon, telles que le shinto et le shugendo. Alors que j’étais prêtre au temple Shingon, un moine américain compétent de la secte Tendai m’a présenté Frans Stiene.

Par la suite, en me concentrant sur les aspects bouddhistes du Reiki Ryōhō Usui qui intéressaient Frans, je l’ai instruit de manière intensive sur les théories et les pratiques des religions japonaises traditionnelles, qu’Usui-san est censé avoir apprises dans sa pratique personnelle.

Frans vient régulièrement au Japon et continue avec assiduité à apprendre l’essence des religions traditionnelles japonaises qui sont à la base du Reiki Ryōhō d’Usui.  Il a approfondi ses apprentissages dans les pratiques shintoïstes mais également dans les pratiques bouddhistes, lors de sa visite de l’année dernière (2023).

Il va sans dire que l’état d’esprit du praticien influence de manière significative l’efficacité du Reiki sur les clients lors de la pratique du Reiki Usui Ryōhō, système qui vise à guérir l’esprit et le corps d’autrui. Il est impossible pour quelqu’un qui ne parvient pas à maintenir sa paix intérieure d’apporter la guérison à autrui. C’est pourquoi Usui-san a mis l’accent si fortement sur l’état d’esprit indispensable qui doit accompagner les praticiens et les enseignants de Reiki, en tant que médecine spirituelle pour toutes les maladies :

Juste pour aujourd’hui

Ne vous mettez pas en colère

Ne vous inquiétez pas

Soyez reconnaissant

Pratiquez avec assiduité

Soyez bienveillant envers vous-même et envers les autres

Bien que ces principes soient connus sous le nom des cinq préceptes du Reiki, il est évident qu’ils sont influencés par le bouddhisme Mahayana. Les principes consistant à ne pas se mettre en colère et à ne pas s’inquiéter sont tirés des préceptes bouddhistes, qui visent à lutter contre les trois poisons que sont l’avidité, la colère et l’ignorance.

L’un des traits distinctifs des enseignements du Bouddha est la compréhension objective des états mentaux humains en tant que « réactions de l’esprit ».

La colère provient de l’insatisfaction face à la situation présente, résultant d’un excès d’avidité et de désir, qui est le premier des trois poisons dans le bouddhisme. L’inquiétude consiste à imaginer des éléments négatifs dans la situation présente, à s’en inquiéter et à se plaindre.

En réalité, la colère et l’inquiétude, ainsi que l’anxiété, nous ramènent finalement à l’illusion (ignorance), le dernier des trois poisons du bouddhisme. Je crois que le point de vue de Frans est d’aborder ces préceptes non pas simplement comme des exigences éthiques, mais dans la perspective de l’illumination du Bouddha.

Dans les préceptes du Mahayana, il n’y a pas seulement l’admonition de s’abstenir de commettre des actes répréhensibles et d’accomplir de bonnes actions, mais aussi le précepte d’œuvrer pour le bien des êtres sensibles. Alors que les préceptes sont souvent considérés comme des injonctions négatives à l’encontre de certaines actions, l’essence des préceptes du Mahayana est d’encourager activement les actions positives.

Mettre en lumière l’ignorance qui règne dans nos cœurs, vivre une vie où nous limitons l’anxiété, l’inquiétude et la colère, c’est le bénéfice personnel (自利jiri) dans le bouddhisme. En maintenant cette retenue, en s’efforçant d’être gentil avec les autres, en se souvenant de la gratitude et en accomplissant avec diligence les tâches qui nous sont confiées, c’est aussi l’altruisme dans le bouddhisme (利他rita).

Un bodhisattva, qui bénéficie naturellement de cette pratique et en fait bénéficier les autres, incarne l’idéal humain décrit dans le bouddhisme.

Apprendre qu’Usui-san a pratiqué gratuitement le Reiki sur de nombreuses victimes lors du grand tremblement de terre de Kanto ne révèle rien d’autre que la pratique d’un bodhisattva, qui met avant tout l’accent sur le salut des êtres sensibles avant toute autre chose. Je crois que c’est l’image idéale du praticien et de l’enseignant d’Usui Reiki Ryōhō qu’Usui-san a voulu mettre en avant.

La principale caractéristique attribuée à un bodhisattva est la « compassion ».

Dans des professions telles que la guérison, où l’on interagit avec des personnes souffrantes, un cœur compatissant est indispensable. Il est évident qu’Usui-san, qui a étudié en profondeur le bouddhisme japonais, pensait que la compassion était essentielle dans la pratique du Reiki.

Avant l’importation de la médecine occidentale à l’époque moderne, notre pays a connu une ère où les moines bouddhistes faisaient office de médecins. Ce contexte historique est dû au lien profond qui existe entre la médecine et la compassion dans le bouddhisme.

Je pense que cela s’applique également au Usui Reiki Ryōhō. Le bouddhisme est essentiel à la pratique de l’Usui Reiki Ryōhō. Je pense qu’il est important de créer un environnement où il est important pour les clients et les étudiants de recevoir des traitements et des enseignements de la part d’enseignants de Reiki qui ont étudié le bouddhisme.

Le bouddhisme enseigne la sagesse et la compassion comme ses deux piliers. C’est pourquoi nous nous référons au Bouddha comme à un « être précieux à deux jambes ». Frans Stiene met particulièrement l’accent sur la « compassion » dans sa pratique et son enseignement du Reiki. En tant qu’ami japonais proche, je crois savoir mieux que quiconque que ses affirmations sont authentiques. Bien que notre relation s’étende sur une longue période, sa nature chaleureuse et compatissante reste inchangée.

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