Cinq moyens pour mieux vivre si l’on est doué·e d’une forte empathie

Frans StieneArticles, Francais Leave a Comment

L’empathie est le fait de ressentir ce qu’une autre personne ressent : tu as de l’empathie pour elle. Cela peut être une grande qualité : tu te rends compte de ce par quoi cette autre personne est en train de passer, ce qui t’aide à mieux la comprendre. Mais si c’est au point de vivre en direct la souffrance d’un·e autre, alors avoir trop empathie peut devenir un handicap et t’entraîner dans une certaine détresse.

Si à un moment tu sens que tu entres dans cet état mental de « détresse empathique », tu peux trouver de l’aide en t’appuyant sur les sources d’inspiration et les techniques efficaces dont la description suit. En pratiquant ces techniques et en contemplant ces points de vue, tu peux apprendre à surmonter les éventuels inconvénients liées au fait d’être plein·e d’empathie.

Astuce 1 – Devenir un culbuto

La première pratique, et la plus importante, est de chercher à mieux s’ancrer et mieux se centrer. Cela t’aidera à ne pas te sentir trop débordé·e par la détresse empathique. Essaie de respirer profondément dans ton hara/tanden, qui est un centre énergétique situé juste sous le nombril ; c’est ta fondation. Te rappelles-tu le culbuto ? Ce personnage-jouet en forme d’œuf à la base lestée et arrondie ne peut pas tomber, il se redresse toujours. Un culbuto est solide et pourtant flexible d’une certaine façon. Tu dois être un culbuto. Trop souvent, tu te sentons comme poussé·e puis jeté·e à terre, tellement dépassé·e que tu perds l’équilibre comme si tes jambes se dérobaient. Mais si ton énergie et ta concentration restent fortes dans le hara/tanden, tu deviens un culbuto : tu te redresses directement après avoir eu l’expérience d’un sentiment profond d’empathie qui aurait pu te renverser.

Astuce 2 – Encore plus d’ancrage

Nous avons tout·e·s vraiment besoin d’ancrage. Dans le monde qui est le nôtre, nous sommes tellement dans notre tête que cela peut amplifier un état d’esprit qui tendrait à la détresse empathique. Ordinateurs, téléphones, télévision… tout intellectualiser… notre tête se remplit pendant que nous sommes détourné·e·s de notre centre, que rien de nous pousse à nous ancrer dans la Terre. Pour aller au-delà de l’astuce 1 (respirer et se concentrer sur son hara/tanden), la méthode d’ancrage ci-dessous est une des manières de s’ancrer les plus rapides et faciles que j’aie pu pratiquer.

Allonge-toi par terre avec le dos bien à plat, les pieds posés contre un mur. Tes jambes ne sont donc pas sur le sol : tes genoux sont pliés et tes pieds appuyés contre le mur à une hauteur où tu es confortable. Place tes mains au-dessus de ta tête puis, de façon consciente, pousse l’énergie avec tes mains, en aboutissant à ton hara/tanden (qui est juste sous le nombril). Dès que tes mains atteignent ton hara/tanden, place-les physiquement à cet endroit et applique une très légère pression avec tes pieds contre le mur. Très légère, ne te pousse pas en arrière. Cette pression aidera simplement ton esprit à aller vers tes pieds, ce qui aidera à son tour ton énergie à aller vers tes pieds ; car l’énergie suit l’esprit. Relâche cette légère pression des pieds et ramène tes mains au-dessus de ta tête. Recommence le tout, dix fois environ.

Astuce 3 – La compassion en action

Essaie de mélanger de la compassion à ton empathie. L’empathie, c’est souffrir avec la personne, alors que la compassion est l’état d’esprit qui nous donne la volonté d’aider l’autre à surpasser sa souffrance. Quand nous cherchons comment aider les autres, cela détourne notre attention de nous-même ; en cela, la compassion en action peut commencer à doucement atténuer notre détresse empathique. Mais pour avoir plus de compassion, nous devons lâcher prise de notre propre colère, peur, inquiétude et de nos attachements. Cela signifie qu’il faut nous ancrer encore et encore, à l’aide des astuces 1 et 2.

Astuce 4 – Être ouvert·e comme l’espace

C’est un des éléments les plus difficiles à appréhender pour quelqu’un d’extrêmement empathique. Le but ultime est d’atteindre un état d’esprit d’ouverture et d’expansion, d’être comme l’espace. Un esprit vaste, spacieux, ne s’accroche à rien ; rien ne le trouble ; rien ne le blesse. Comme notre esprit et notre énergie sont interconnectés, un esprit vaste implique une énergie vaste. Notre esprit et notre énergie ont un effet considérable sur notre bien-être physique ; et donc un esprit vaste et une énergie spacieuse donne à notre corps le sens de cette expansion. Cette immensité empêche nos sentiments empathiques de coller à notre esprit, à notre énergie ou à notre corps. C’est l’expansion de notre Être véritable, de notre essence, celle où avons lâché prise du «moi». S’il n’y a pas de «moi», alors il ne peut pas y avoir de «moi» qui expérimente une quelconque détresse empathique. À ce stade, tu peux arrêter de dire : « mais je suis empathe, j’attrape des trucs. »

Comme tu peux le constater, ce n’est pas facile de s’ouvrir pour être comme l’espace. Cela demande de la persévérance dans la pratique, avant de finalement porter des fruits. Mais pour finir, quelle sensation de liberté et de soulagement !

Astuce 5 – Pratiquer chaque jour

Parce que l’empathie nous est devenue une telle habitude, les astuces qui précèdent ne commenceront à prendre effet que si nous pratiquons cette respiration et méditation chaque jour. Au début, passe au moins 10 à 20 minutes sur ces pratiques. Alors, ce faisant, tu commenceras doucement à changer tes habitudes mentales et comportementales. Après quelque temps, augmente ta pratique jusqu’à environ 45 minutes, tous les jours.

Tout cela peut prendre des semaines, des mois, des années, selon ton état d’esprit au départ. Il est donc nécessaire d’inclure de la patience dans ta pratique, pour éviter ressentiment et inquiétude si tu sens que cela ne fonctionne pas aussi bien ni aussi vite que tu ne l’espérais. Si nous nous rappelons à nous-même de lâcher prise des attentes et d’être simplement bien présent·e là où nous sommes à chaque instant, cela créera plus d’espace en nous-même pour nous concentrer sur une pratique solide. Ce faisant — lâcher prise des attentes et attachements, pratiquer quotidiennement notre ancrage, respiration, compassion, vastitude, patience — tu trouveras la vie d’empathe bien plus facile.

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